Le Poisson

Quels impacts sur notre santé personnelle, sociale & environnementale ?

On entend souvent dire que manger du poisson est particulièrement bon pour notre santé. Certains le considère même comme une meilleure alternative à la viande. Alors partant de ce constat, on aurait toutes les bonnes raisons d’en consommer. Cependant, il est loin d’être sans danger pour notre bien être et celui de la planète, notamment de l’Océan avec lequel nous sommes particulièrement interdépendant.

SES APPORTS

Pour commencer, explorons pourquoi les bienfaits poisson sur notre santé mentale. Le poisson contient des nutriments qui vont agir directement sur notre cerveau. C’est le cas des protéines et des acides gras insaturés sur lesquels je vous propose de nous focaliser.

  • Riche en protéines …

Le poisson est source de protéines complètes, comme tous les produits et sous-produits-animaux (la viande, les oeufs ou les produits laitiers par exemple). On parle de protéines complètes lorsque celles-ci contiennent les 8 acides aminés essentiels (AAE). Les AAE sont nécessaires pour que notre corps assimile bien les protéines. Si un des AAE vient à manquer les autres ne seront pas correctement assimilés. C’est ce qu’indique en tout cas la loi du minimum de Rubner.

Rq : Petite parenthèse sur les protéines végétales. Elles peuvent, elles aussi, être complètes et contenir les 8 AAE. C’est le cas du soja par exemple.
Mais la plupart des protéines végétales, comme les céréales ou les légumineuses, manquent d’un AAE. Il faut donc penser à
bien les assimiler entre-elles pour avoir tous les AAE et bénéficier d’un bon apport protéique.

Les poissons ont donc une valeur protéique forte et c’est important pour notre santé puisque ce sont les protéines qui participent à la croissance, à la capacité de reproduction, à la restauration cellulaire ou encore à la construction de nos tissus (muscles, os, sang).

… Mais

Qui dit protéines fortes, dit aussi formation de déchets acides. C’est d’ailleurs particulièrement vrai pour les anchois, les sardines, le thon, le hareng, ou encore la morue. Ces déchets acides quant à eux ne sont pas des alliés santé … Et pour comprendre les enjeux d’un excès d’acidité dans notre organisme,  je vous renvoie vers la dernière chronique ou l’article de The Octopus’h sur l’acidification.

  • Riches en lipides…

En parlant d’acide, petit point maintenant sur les acides gras polyinsaturés, c’est à dire les lipides que sont notamment les Oméga 3 et les Oméga 6. Ces acides gras sont très présents dans le poisson et sont impliqués dans de nombreuses fonctions essentielles pour notre santé, comme par exemple la régulation du processus inflammatoire pour un bon système immunitaire, la régulation de notre tension artérielle pour notre système cardiovasculaire ou encore l’équilibre émotionnel et psychique pour notre système neuro psychiatrique.

Rq : Ces acides gras polyinsaturés ont donc des effets très positifs sur notre santé et se différencient pour ça des acides gras saturés que l’on trouve en plus grandes quantités dans les viandes et qui, quant à eux, sont souvent à l’origine de maladies cardiovasculaire.  

Dans le poisson, les acides gras polyinsaturés se trouvent en quantité variable selon les espèces : En grande quantité dans les poissons gras comme le thon ou le saumon, en quantité plus réduite dans les poissons semi-gras comme le maquereau, les sardines ou le hareng et du coup plus réduite encore dans les poissons maigres comme le cabillaud, la sole ou la daurade. 

… Mais

Encore une fois, nuançons. Ces acides gras polyinsaturés ne se trouvent pas uniquement dans le poisson mais aussi dans beaucoup de graines, de fruits à coques ou d’huiles végétales (huile de lin, huile de sésame, huile de noix), qui n’ont pas les inconvénients du poisson que l’on va maintenant décortiquer.

L’ENVERS DU DÉCOR

Si le poisson a certaines vertus qui n’ont pas été toutes citées, il y a aussi l’envers du décor et ses effets nocifs sur notre corps...

  • Les métaux lourds

Les poissons que nous mangeons aujourd’hui sont tous plus ou moins chargés en métaux lourds. Les métaux lourds sont des éléments chimiques métalliques qui, en excès, sont néfastes pour notre organisme. C’est particulièrement vrai pour notre foie, nos os, nos reins et surtout notre cerveau. On accuse ces métaux d’être en partie responsables de pathologies telles que l’Alzheimer, la sclérose en plaque ou de nombreux troubles neurologiques. Ces métaux se trouvent en quantité et en qualité différentes dans les poissons  mais aussi dans d’autres organismes marins. Par exemple, les moules sont plus chargées en plomb, les huîtres en cadmium et les poissons en mercure. 

Rq : Une étude finlandaise a révélé que la concentration capillaire de mercure était le reflet de la dose interne de mercure dans notre corps et que plus cette dose est importante, plus il y a des risques d’infarctus du myocarde ou de maladies cardiovasculaires.

Au cours de la vie, le mercure s’accumule dans notre organisme : c’est un toxique dit bioaccumulable. Rejeté dans l’environnement, il s’y accumule aussi : c’est un polluant persistant qui se concentre tout au long des chaînes alimentaires aquatiques contaminant surtout les poissons prédateurs; c’est à dire les poissons en bout de chaîne alimentaire qui ingèrent toutes les toxines accumulées par les espèces avant eux. Parmi ces poissons prédateurs, on retrouve par exemple : les requins, les espadons ou encore les thons !

Mais alors d’où vient cette surcharge en métaux lourds, et particulièrement le mercure qui s’accumule dans le po isson et menace notre bien être dans notre assiette ? Et bien, sans surprise, principalement de notre société industrialisée et de nos activités anthropiques associées. En effet, depuis l’ère industrielle, la quantité de mercure a triplé dans les Océans.

  • Les espèces & des méthodes de pêche dangereuses

Si les poissons prédateurs sont à éviter pour leur surcharge en métaux lourds (ex : thons, requins, espadons), petit point d’attention aussi sur d’autres espèces ou d’autres données qui menacent l’être humain et le monde marin :

=> Les Saumons : Espèce à fortement éviter ! Je vous conseille de lire l’article de Bloom sur le sujet .

=> Les méthodes de pêche destructrice, comme la surpêche, la pêche électrique ou la pêche minotière.

=> Méfiance aussi des labels de pêche durable qui ne sont pas forcément engagés pour la santé de l’Océan…

Alors faut-il arrêter de consommer du poisson ? Faut-il le consommer autrement ? Comment agir de manière globale, durable et responsable pour notre santé ?

The Octopus’h ne vous donnera pas une réponse tranchée sur le sujet. Encore une fois tout est question d’équilibre pour vous, pour la société et pour la planète. Mais ce qui est évident, c’est qu’il convient de repenser sa consommation pour sa santé et celle de l’Océan avec lequel nous sommes intimement lié.

Si vous continuez à consommer du poisson, un seul conseil à vous donner:
Posez-vous la question des méthodes de pêche !
La plupart des poissons commercialisés sont issus de la surpêche. Une méthode de pêche qui menace notre santé sociale car les pêcheurs artisans en pâtissent grandement, une méthode qui menace la santé de l’Océan car elle est un des premiers facteurs de la destruction de la biodiversité marine...Et, par conséquent, une méthode qui menace votre santé personnelle puisqu’on ne le répétera jamais assez : tout est interconnecté !

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